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La veille internationale de Brand WAGENAAR : janvier 2022



La sortie de crise sanitaire est en vue. Certaines évolutions accélérées par cette pandémie sont radicales et définitives et les filières commencent à envisager la suite. Les contraintes environnementales vont exiger des entreprises de nouveaux investissements, mais pour pouvoir investir, il faut dégager de la marge. Chaque filière horticole, selon les réglementations et contraintes de son pays, va devoir trouver un juste équilibre entre obligations environnementales et réalités économiques. Les entreprises des filières végétales subissent de plein fouet l’augmentation du coût de l’énergie, de la main-d’œuvre, de la logistique et les hausses de prix de toutes les matières premières nécessaires à leurs productions. L’autre particularité de cette période de crise est que le rapport offre/demande est durablement inversé. La demande reste forte, alors que l’offre peine à y répondre. Les hausses de tarif et les difficultés d’approvisionnement ne vont pas améliorer cette situation.


Engouement pour le végétal mais contraintes du côté de l’offre

Deux rapports importants concernant l’évolution des filières horticoles viennent de paraître. Ils soulignent tous les deux ces tendances. L’un est mis en avant par la Rabobank (banque néerlandaise pour l’agriculture), l’autre est proposé par l’organisation du Salon IPM en Allemagne à l’occasion de ce qui aurait dû être la principale manifestation horticole internationale de ce début d’année (reportée en janvier 2023). Ils mettent clairement en évidence les avantages et inconvénients de la situation actuelle :


Oui, la pandémie a stimulé la demande de végétal. La croissance pour les années 2020 et 2021 a été très forte, mais cette progression peut-elle continuer ? Le besoin de fleurs et plantes est considérable et il a un effet d'entraînement sur la demande vers les grossistes. Les plateformes d’échanges de fleurs et plantes dépassent chaque mois les records des périodes précédentes. La Grande-Bretagne, malgré le Brexit, a étonné les acteurs du marché par la très forte progression de sa demande. Dans beaucoup de pays en Europe, les supermarchés ont été le moteur de cette croissance. Les prix des plantes et fleurs ont considérablement augmenté, mais leur niveau actuel est insuffisant pour compenser l'augmentation des coûts de production. Les coûts de l’énergie, la difficulté à trouver du personnel et bientôt les taux d’intérêt seront les facteurs limitants et le nombre de producteurs ainsi que la surface de production vont probablement continuer à baisser principalement en Europe.


Un aperçu du futur : les plantes de jardin sont plus pertinentes que jamais. Les espaces verts et les parcs sont indispensables au bien-être des individus et la qualité d’une vie plus verte attire les jeunes qui s'intéressent de plus en plus aux végétaux. Les blogueurs génèrent un fort battage médiatique pour la végétalisation de leur environnement. Le commerce en ligne prend une part de plus en plus importante. Comment transformer le coup de pouce initial du coronavirus en une demande durable ? Les consommateurs restent très concernés par la durabilité comme tendance et par le jardinage comme moyen de contrer les effets négatifs de la pandémie. Mais la disponibilité des produits sera-t-elle garantie en 2022 ? L'avenir ne s’annonce pas particulièrement brillant, mais il sera assurément plus vert !


Des difficultés d’approvisionnement à prévoir pour la Saint Valentin 2022

La Saint Valentin est l’une des premières journées importantes à venir de l’année pour la vente de plantes et fleurs. Le coût fortement inflationniste et la disponibilité réduite de tous les moyens logistiques, font peser des menaces sérieuses sur les approvisionnements en provenance des autres continents. Le transport par conteneurs maritimes commence à être expérimenté par ces pays pour les fleurs coupées, afin de pouvoir remplacer les capacités de transport aérien durablement rares et chères. Le coût actuel de l’énergie pénalise fortement la production européenne de fleurs coupées en hiver. Les points de vente vont donc avoir beaucoup de mal à s’approvisionner pour la fête des amoureux.


La digitalisation progresse

L’évolution très rapide de la digitalisation des échanges et de la progression importante de la part de marché des fleurs et plantes vendues en ligne a été un peu occultée par la situation pandémique. Mais la menace est sérieuse pour les entreprises et les structures qui ont pris du retard pour implémenter ces nouvelles technologies d’échange dans leur processus de production et de commercialisation. Les systèmes comme Amazon progressent rapidement. Le Fulfillment Center Arcen (FCA), dans le sud des Pays-Bas a ouvert depuis le 1er janvier l'un des plus grands centres de distribution de plantes en Europe. La particularité de cette entreprise est d’offrir des solutions en ligne pour les échanges BtoB, mais aussi BtoC de gros végétaux envoyés directement par palettes aux consommateurs et aux boutiques en ligne intéressés par des commandes importantes de plantes de haie, de plantes méditerranéennes et de plantes XL. La livraison de ces commandes s'effectue actuellement au départ de la Hollande vers 11 pays, avec l'objectif de s'étendre à 26 pays.


Ces différents changements vont contraindre les acteurs des filières à faire évoluer très rapidement les compétences au sein de leurs organisations. C’est à la fois une menace, car le changement va aller très vite, mais c’est aussi une formidable opportunité pour attirer des jeunes talents vers les métiers de l’horticulture.


Brand WAGENAAR, le 31 janvier 2022.


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