Communiqué du 8 Février – Sur le front
Métier Filière
18 février 2022

Communiqué du 8 Février – Sur le front

Il est toujours violent, pour une profession, d’être mise en accusation sur la place publique sans réel pouvoir de réponse. Être fleuriste au lendemain d’un reportage qui dépeint sans nuance la face sombre d’un marché globalisé, c’est un peu comme un boxeur à l’entraînement qui encaisse des coups sans avoir le droit de riposter. Parce que ce matin, nous sommes en première ligne pour répondre à celles et ceux qui pourraient poser des questions. Car le consommateur fera nécessairement l’amalgame entre fleurs d’ici et d’ailleurs… entre fleuristes responsables et enseignes de grandes distributions… C’est d’autant plus déplaisant que certains préfèrent opposer plutôt que de co-construire des solutions viables, communes et intelligentes. A force de comparer la rose d’Afrique à la tomate sans goût en hiver, sans s’intéresser à l’écosystème qui l’entoure, à force de culpabiliser l’opinion publique sur son empreinte carbone, ne va-t-on pas enjoindre le consommateur à se détourner de la fleur tout simplement, à l’inviter à offrir autre chose que des bouquets? Nous sommes en prise direct avec lui, et nous savons choisir nos produits. Le fleuriste conseille et oriente son client, il peut le surprendre mais ne se substitue pas à ses désirs. Parler de décarbonation sans accompagner cette réflexion d’actions concrètes, filmer des pratiques non responsables d’une minorité de producteurs que nous connaissons et que nous dénonçons nous-même n’est pas à la hauteur des enjeux. A l’ère du buzz sur les réseaux sociaux, promouvoir nos efforts communs de sensibilisation pourraient donc paraître inutiles. Pourtant, nous, fleuristes, n’avons pas attendus 2022 pour nous engager dans la voie de la responsabilisation. Nous avons su être essentiels dans une période difficile et conquérir l’opinion publique. En nous appuyant sur nos savoir-faire, sur les expertises métier de nos partenaires, notre filière a vocation à s’unir, à engager une réflexion profonde et appeler chacun à une réforme des pratiques.