Métier Filière
27 février 2023Caroline Legry, nouvelle présidente de la Chambre Syndicale du 59
La chambre syndicale des Artisans Fleuristes des Hauts-de-France a une nouvelle présidente : Caroline Legry. Cette Artisane Fleuriste installée à Aubers dans le Nord, a déjà de nombreuses casquettes : gérante de sa boutique, élue à la Chambre des Métiers de Lille, élue dans sa commune… Mais, soucieuse des problèmes actuels rencontrés par les Artisans Fleuristes et animée par l’envie de faire bouger les choses, Caroline Legry a décidé de reprendre la présidence de la Chambre Syndicale des Artisans Fleuristes des Hauts-de-France. Caroline Legry a accepté de répondre à toutes nos questions et de nous en dire plus sur ce nouveau rôle. Récemment élue, Caroline Legry a accepté de répondre à toutes nos questions et à nous en dire plus sur ce nouveau rôle. 1. Pouvez-vous nous parler de vous ? De votre parcours ? Pour vous, quelle est l’importance de la F.F.A.F. aujourd’hui ? Je suis fleuriste installée depuis 12 ans, j’ai fait mon apprentissage chez différents fleuristes. Cela fait donc plus de 18 ans que je suis dans le métier. J’aime bien dire que je suis plutôt artisan commerçante, j’aime le contact avec les gens et le fait que la fleur crée un lien avec tous les événements de la vie. Je me suis installée dans la campagne des Hauts-de-France, mon commerce est dans un corps de ferme que j’ai entièrement rénové. Aujourd’hui, dès qu’il y a un questionnement, on peut se tourner vers la Fédération. On l’a bien vu pendant la période « Covid », il était primordial d’avoir une fédération professionnelle pour nous soutenir. De plus en plus de démarches administratives sont dématérialisées et dans un contexte où les artisans fleuristes se heurtent à beaucoup de problèmes, je pense qu’il est important d’avoir la Fédération derrière nous en cas de besoin. Je suis également élue à la Chambre des Métiers dans le territoire de Lille. C’est là où on se rend en compte que les fleuristes ne sont pas assez représentés et trop peu de personnes pensent à se tourner vers la Fédération en cas de besoin. 2. Présentez-nous la chambre syndicale du 59 en quelques phrases. Quel est son rôle ? Quelles sont ses missions ? Depuis 2020, la chambre syndicale était en veille et le président avait arrêté son activité. Il y a eu beaucoup de changements d’entreprises, des cessations d’activité, etc. Par rapport aux chiffres que j’ai en ma possession, on voit que la profession change. La chambre syndicale va donc devoir revoir sa copie. Il y a de plus en plus de micro-entreprises. La mission principale dans le contexte actuel est la représentativité de la profession en 2023. Cela reste la plus importante des missions. L’adhésion reste le maître-mot pour cette année. Au niveau de la chambre syndicale, il faut essayer de rassurer les fleuristes et leur rappeler que l’on est un groupe qui doit rester soudé : entre le prix de l’électricité, le prix des matières premières, la question de la traçabilité. Les regroupements peuvent rassurer et pourront servir aux artisans fleuristes du Nord. On est entre nos 4 murs et on a pris cette mauvaise habitude de rester centrés sur nous-mêmes, la première des missions est donc de réunir les Artisans Fleuristes du Nord. Le nouveau bureau vient de se mettre en place. Olivier Turblin reste vice-président son expérience est importante. J’ai une personne qui est en micro-entreprise. On a différents profils dont des artisans fleuristes implantés dans des villes, d’autres dans des villages. La particularité de la région Hauts-de-France, c’est que l’on doit faire face à une grosse concurrence avec nos pays voisins : la Belgique et la Hollande. On fait face à des problématiques différentes. La façon de travailler est légèrement différente je pense, par rapport à d’autres régions. 3. Pourquoi avez-vous voulu devenir présidente d’une chambre syndicale ? Quelles sont vos convictions ? Quelle est l’importance de la Fédération pour vous ? Quel message aimeriez-vous faire passer aux personnes doutant encore de l’importance de cette dernière ? J’aimerais que, lorsqu’un Artisan Fleuriste a une question à poser, il y ait toujours quelqu’un pour lui répondre. La première idée, c’est vraiment de rétablir un lien entre tous les Artisans Fleuristes de la région. Se regrouper et se serrer les coudes. En général, revaloriser le métier et donner envie aux jeunes générations de reprendre des commerces, de continuer dans cette voie et de transmettre leur savoir-faire aux prochaines générations. Il faut redonner envie aux français d’acheter des fleurs. Comme dans les pays du Nord de l’Europe, où les habitants mettent le prix dans de belles compositions sans regarder la facture. Beaucoup de personnes qui ne sont pas du métier ne se rendent pas compte qu’un Artisan Fleuriste est occupé toute l’année grâce aux différentes fêtes, événements et à la saison des mariages. Il y a une réelle méconnaissance du métier et, sur le long terme, c’est ce que l’on aimerait changer. Que les français aient un meilleur aperçu du métier de fleuriste et de son activité. 4. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein d’une chambre syndicale ? Ce n’est pas arrivé soudainement. Depuis 2,3 ans je vais aux réunions F.F.A.F. quand Olivier Turblin était encore président. Cela s’est fait au fur et à mesure. J’ai eu l’opportunité d’être élue à la Chambre des métiers et j’ai eu l’occasion de présenter des choses. J’ai remarqué qu’il y avait une méconnaissance de l’existence de la Fédération, j’aimerai changer cela. 5. Pour cette année 2023 et les suivantes, quels projets avez-vous en tête ? Quelles sont vos volontés ? Qu’aimeriez-vous développer au sein de la chambre syndicale ? Ces missions vont s’inscrire sur le long terme. Évidemment, les principales problématiques sont la visibilité et l’attractivité du métier. Je pense que cela passe aussi par rendre obligatoire le passage d’un examen pour devenir fleuriste. Quelqu’un qui veut devenir coiffeur aura l’obligation de passer un examen, ce n’est aujourd’hui pas le cas pour les fleuristes et je pense que c’est problématique. Selon moi, cela nuit à la réputation du métier et ne permet pas de mettre assez en valeur notre travail. Il faudrait avoir un CAP au minimum pour s’installer. Cela permettrait de valoriser le métier. Pour la visibilité du métier, je pense que le métier n’est pas assez mis en avant aux yeux du grand public. Pourtant, l’art des fleurs est très bien vu aux yeux du monde. Dans d’autres pays, le métier est mieux mis en avant, les personnes sont prêtes à mettre le prix pour un beau bouquet de fleurs. Il faut aimer aussi bien la création, la mise en place de la boutique et l’administratif. Dès qu’il y aura un bon noyau d’artisans fleuristes volontaires et actifs dans les Hauts-de-France, on pourra faire remonter certaines problématiques au niveau national. C’est réconfortant de se dire que l’on n’est pas seul aussi et je sais que cela fait du bien de temps en temps de se rendre compte que l’on a les mêmes problématiques que nos collègues. Mais avant toute chose, le premier point c’est au moins d’avoir le mérite de se dire que la chambre syndicale existe pour faire entendre la voix des fleuristes de ce territoire.